La conférence des parties prenantes sur la stratégie de l’UE pour la région adriatique et ionienne, un évènement de deux jours co-organisé par la Commission européenne et la Présidence grecque du Conseil de l’UE, a commencé hier (6.2.2014) à Athènes.
Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Venizelos, le ministre du Développement et de la Compétitivité, Kostis Hatzidakis, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Dimitris Kourkoulas, les Commissaires européens à la politique régionale, Johannes Hahn, et aux affaires maritimes et à la pêche, Maria Damanaki, et des ministres provenant des pays participant à l’initiative pour la région adriatique et ionienne (Italie, Croatie, Slovénie, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Serbie) ont prononcé des discours lors du premier jour.
Dans son discours, le Premier ministre Antonis Samaras a souligné le fort potentiel de croissance économique de la région adriatique et ionienne, qui s'articule autour de quatre piliers:
• Les secteurs de pointe tels que le transport maritime, la construction navale et la logistique
• Le développement du tourisme dans la région adriatique et ionienne qui pourrait devenir une destination touristique renommée
• Le renforcement et la promotion de l’environnement naturel, de l’économie et de la recherche scientifique en matière de l’environnement et
• L’émergence de l’Adriatique en tant que route de commerce importante pour le transport de marchandises et d’énergie vers toutes les directions.
Plus particulièrement, en ce qui concerne la question de l'énergie, le Premier ministre a précisé que l'Adriatique dispose de réserves importantes d'énergie, et donc l'exploitation de la zone économique exclusive, comme prévue par le droit international, permettra d’atteindre une plus grande indépendance énergétique, ainsi qu’une plus grande diversification des sources d'énergie. Par ailleurs, le Premier ministre a rappelé que la mise en place du nouveau gazoduc trans-adriatique (TAP) – le gazoduc qui traversera l'Adriatique, transportant, à terme, du gaz naturel de l'Azerbaïdjan à l'Italie, en passant par la Grèce et l'Albanie – a commencé l'année dernière.
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Evangelos Venizelos, a évoqué la 16ème réunion ministérielle de l'Initiative Adriatique - Ionienne qui s'est tenue hier (6.2.2014) à Athènes, ainsi que l'adoption de la «Déclaration d'Athènes » grâce à l’étroite coopération entre la présidence grecque du Conseil de l'UE et la présidence albanaise de l'Initiative, et la contribution des commissaires Johannes Hahn et Maria Damanaki. Notre objectif et notre priorité, a dit M. Venizelos, consistent désormais à la perception de cet espace comme un très grand territoire, une méga-région de l'Union européenne. Il a également souligné la signification politique capitale pour l’Initiative Adriatique – Ionienne tant de la planification de l'espace maritime que de l’identification d'usages de la mer, en tant que conditions préalables aux placements sûrs.
Dans son discours, le ministre du Développement et de la Compétitivité, Kostis Hatzidakis, a souligné l’importance de la Stratégie pour la région adriatique et ionienne, notamment en matière du développement, en vue de :
• soutenir l'innovation, l'entrepreneuriat et la spécialisation intelligente, à travers des actions de croissance bleue, telles que l'aquaculture et les nouveaux produits d’appellation d'origine
• garantir des économies d'échelle en ce qui concerne les infrastructures et les réseaux visant à l’inter-connectivité régionale, dans les domaines des transport et de l'énergie
• protéger et améliorer l'environnement de la région, en particulier l’environnement marin, en mettant l'accent sur la biodiversité et la réduction de la pollution
• renforcer l'attractivité du domaine de la fabrication, par la promotion du tourisme et du patrimoine culturel.
La stratégie doit mettre en évidence les avantages comparatifs des régions en question et améliorer leur compétitivité, a dit M. Hatzidakis en concluant.
Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Dimitris Kourkoulas, a expliqué que les objectifs de la stratégie de l'UE pour la région adriatique et ionienne correspondent au triptyque des priorités de la Présidence grecque, à savoir la croissance, l'emploi et la cohésion. En même temps, a déclaré M. Kourkoulas, la stratégie se développe autour d'un axe maritime et, comme on le sait, la politique maritime constitue la priorité thématique horizontale de la présidence grecque. De plus, la concordance entre les objectifs et les priorités tant de la Présidence grecque que de la Stratégie favorise l'amélioration et la promotion de la Stratégie.
« La nouvelle stratégie ne fera pas disparaître comme par enchantement les disparités économiques ou les défis politiques », a noté le commissaire Johannes Hahn s'adressant aux participants lors du même évènement. «Pourtant, j’estime qu’elle peut contribuer de manière significative en offrant un nouveau moyen pour que les candidats et les candidats potentiels puissent travailler avec les États membres de l'UE. C'est une occasion de renforcer les capacités et de créer des liens à tous les niveaux: entre politiciens, techniciens, entrepreneurs et universitaires. » Sur la base de l'expérience acquise au titre de projets européens similaires, le commissaire a invité les participants à établir des objectifs communs à la fois mesurables, pragmatiques et réalistes et à démontrer qu'ils sont en mesure d'apporter des résultats concrets et d’accroître ensuite la portée de la stratégie. À cet égard, il a identifié les quatre piliers de la nouvelle stratégie: la croissance bleue, l’inter-connectivité régionale, la qualité de l'environnement et le tourisme viable.
« Au niveau de l'UE, nous faisons notre part en identifiant les goulets d'étranglement et les incitations appropriées pour les secteurs les plus prometteurs et en ouvrant la voie à des possibilités de financement pour les sept années à venir. Nous avons également mis en avant une proposition législative sur la planification de l'espace maritime qui aidera nos pays planifier des investissements maritimes dans un contexte de sécurité juridique et environnementale », a indiqué la commissaire Maria Damanaki, en ajoutant que c’est aux pays, aux régions et aux autres acteurs du secteur maritime de faire avancer des projets concrets, ayant pour seule condition préalable la garantie d’un développement durable.